Je descendais du train avec ma valise que je portais sur une seule épaule. Ça y est, j’y étais, le… « Grand Jour ». Je faisais un petit retour à Nightmare’s School en tant que surveillant d’examens. Dans une école telle que celle-ci, la tricherie était vite la bienvenue et il n’y avait pas assez de professeurs. Mais il y avait quelque chose d’autre. Un bien qui était beaucoup plus important que d’aider mon ancienne école :

June.

Si j’avais accepté, c’était surtout pour la revoir, nos dernières retrouvailles remontant au bal. Oui, ce bal. Je m’en souviendrai toujours. C’était dur pour un homme de l’avouer, mais rester loin d’elle était déprimant. Nous étions les deux facettes d’une même pièce (mwaha). Avez-vous déjà essayé de couper une pièce en deux ? Impossible, croyez-moi (je ne dis pas que j’ai essayé cependant). Depuis toujours, nous n’avions formé qu’un. On partageait tout.

C’est exactement ça. Tout ce que nous faisions était lié. Car « tout était mélangé. Tout ne fait qu'un. Tout comme June... Et moi. » (citation du meilleur post de toute ma vie O_O)

Je marchais le long du sentier, ne sachant si je devais prendre mon temps ou non. Je ne voulais pas courir, mais d’un autre côté… Plus j’allais vite, et plus je me rapprochais d’elle. D’ailleurs.. Je ne savais pas où je pourrai la trouver. Elle pouvait être n’importe où dans toute l’enceinte ! Je me surpris à sourire tout seul… Je regardais autour de moi : personne. Ok, l’honneur est sauf. ( XD )

Le poussais la petite porte intégrée dans la grande porte, et entrais dans l’école. Rien n’avait changé, c’était impressionnant. Je retrouvais les camarades de June qui étaient maintenant en dernière année. Et dire que l’année de notre rencontre, c’était moi qui étais à leur place. Aujourd’hui, j’avais ma vie à l’extérieur. Vie qui mélangeait dons et quotidien. Je sentais leurs regards posés sur moi, et en quelques secondes, je pus entendre toutes les rumeurs qui couraient dans l’établissement. Michael ? Le nouveau Damon ? Je verrai ça plus tard. Apparemment, j’avais quitté cette école en laissant de lourds souvenirs… Cela devait être un choc de m’avoir en surveillant mwéhéhéhé !! =D

Je m’avançais un peu plus, subjugué par cette invasion de souvenirs. June était dans la plupart d’entre eux… Mais elle n’était pas à mon premier jour. Pourquoi ces années de différence qui rendaient notre vie de couple si difficile ? Enfin… C’était sa dernière année. Elle allait passer sans problème, et tout allait enfin être normal à nouveau. Nous allions pouvoir vivre pleinement, nous promener main dans la main, toutes ces petites choses qui vous manquent quand elles ne sont pas là.

Je me dirigeais vers les escaliers quand je la vis, la main sur la rambarde, descendant les marches comme s’il s’agissait d’un bal de Princesses. De toutes, elle aurait bien entendu été la plus ravissante. Plus qu’heureux, je ne fis plus attention aux autres.

Ma valise tomba au sol dans un bruit sourd.
Je courais de ce pas souple qui était le mien.

Ça y est. Elle était enfin dans mes bras.

Je la serrais comme si des décennies s’étaient écoulées avant de la regarder dans les yeux, pour l’embrasser comme je ne l’avais pas fait depuis notre dernière rencontre. Sentir ses lèvres contre les miennes me procura un bien fou. Cela agissait comme une drogue, lorsqu’on est en manque… Mais en pire. Ma valise devait se sentir seule en bas, mais je m’en fichais. J’avais June maintenant, et ce pour une semaine entière. Je ne pensais pas que ressentir mon cœur battre aussi follement me procurerait autant de joie. Ressentir de nouveau ces vagues de bien-être… Comment avais-je donc pu devenir aussi obsédé ? Obsédé par June.

Je restais quelques longues secondes, mes yeux plongés dans les siens. Elle avait les larmes aux yeux… Et je crois que moi aussi. Je collais mon front au sien, la gardant près de moi aussi longtemps que je le pouvais. Mais on avait à faire à Damon Stewart… Les moments romantiques ne durent jamais très longtemps. « Ravi de te revoir Stevens ! » Je lui souris plus que tendrement : chassez les bonnes habitudes, et elles reviennent au galop. « Au fait… C’est qui ce Michael ? »

Je gardais mes mains sur ma bouche entrouverte alors que je levis lâcher sa valise sans deuxième pensée. Il se précipita vers moi et me prit dans ses bras, me serrant comme jamais. Je pouvais à nouveau humer son délicat parfum, un parfum que je reconnaitrais entre milles. Dans ses bras, j'avais du mal maintenant à comprendre comment j'avais réussi à survivre tout ce temps là sans lui. Nous nous détachions un pu, il me regarda dans les yeux, et je ne pouvais rien faire de plus que l'observer, encore étonnée par sa présence. Il mit ses mains de chaque côté de mon visage et m'embrassa avec passion. Je posais à mon tour mes mains sur les siennes, profitant d'un baiser que je n'avais que trop longuement imaginé, comme un désir inavoué qui aujourd'hui prenait tout son sens.

Ensuite, il me regarda longuement, et je mordillais ma lèvre inférieure, l'observant de la même façon en retour. J'adorais ce moment. Il me regardait toujours comme si il me redécouvrait, à chaque nouveau retour. Nos fronts se touchèrent et restèrent siamois tandis que je fermais les yeux, passant ma langue d'un air distrait sur mes lèvres, son toucher me manquant déjà. « Ravi de te revoir Stevens ! » Je lui souris franchement et je rouvris mes yeux, laissant apparaitre des prunelles qui brillaient de milles feux. Je sentais mon cœur se gonfler sous l'émotion. Je me forçais à prendre de grandes respirations, car j’avais comme quelque chose dans la gorge, et j'avais du mal à respirer. Il m’avait appelée par mon nom de famille. Ce seul fait suffisait à me faire sentir mieux. Je savais qu'il était là, je savais que c'était bien lui et que ça n'était pas un rêve.

« Au fait… C’est qui ce Michael ? » J'eus un léger rire lorsque j'entendis sa question, plutôt légitime. A peine revenu, il était déjà au courant de tout ce qui circulait sur lui et ce nouveau. Je me hissais sur la pointe des pieds et déposais un baiser sur ses lèvres avant de poser mes mains sur son torse et de lui répondre: « Certains disent que c'est ton digne successeur... Mais ces personnes là ne te connaissent pas. » Je lui fis un grand sourire et je remarquais que nous étions enlacés, sur les marches, au milieu d'un nombre non négligeable de gens. Les premières années me regardaient d'un air effaré. Les autres savaient qui était Damon. Reportant mon regard sur l'homme de ma vie, je lui posais cette question, tout en tripotant délicatement le col de sa chemise blanche: « Dis donc, tu aurais pu appeler! Qu'est-ce que tu fais ici? Tu restes longtemps? » Je me montais à nouveau sur la pointe des pieds et je lui chuchotais à l'oreille: « Peu importe remarque, tu ne repartiras pas d'ici sans moi. » Puis je déposais un bisou sucré sur la peau tendre de son cou. La tête des première année me faisait rire. Ils devaient être choqués, et en plus, ils devaient se demander d'où Damon sortait, car il était visiblement plus âgé qu'eux. Autant de raison pour moi de me sentir bien et supérieure avec un homme magnifique dans tous les sens du terme.

Je me baissais très légèrement quand elle se mettait sur la pointe des pieds pour déposer un baiser sur mes lèvres. Je lui souris, et l’entourais de mes bras pendant qu’elle posait ses mains sur mon torse. Cela faisait tellement longtemps… Et pourtant, les bonnes habitudes revinrent en quelques secondes. « Certains disent que c'est ton digne successeur... Mais ces personnes là ne te connaissent pas » En effet, elles ne me connaissent pas ! Je suis un mythe dans cette école ! J’exagère un peu, mais j’aimerais bien voir à quoi il ressemble ce dénommé Michael… Juste pour comparer et voir à quel point ces personnes se trompaient totalement !

Suivant June, je mis également à regarder autour de nous. Nous devions un peu gêner à rester enlacés au milieu des escaliers. Je la poussais un peu pour que nous soyons plus proche de la rambarde… Mais de toute façon, cela était inutile : tous étaient bien trop occupés à nous regarder. Il y avait deux réactions. Les premières années qui ne me connaissaient pas et qui se demandaient qui pouvait bien être ce garçon… Et les autres qui étaient probablement choqués par ce retour en force. Surtout que je m’étais bien fait remarqué, pour changer.

June se mit à tripoter le col de ma chemise : simple réflexe, je baissais la tête une seconde pour regarder (réaction quelque peu idiote à mon goût). « Dis donc, tu aurais pu appeler! Qu'est-ce que tu fais ici? Tu restes longtemps ? » Je fis semblant de réfléchir, la faisant languir sur ma réponse. Devais-je lui dire la vérité ? Que j’allais être son surveillant — ou pas, cela dépend de la classe qu’on me donnera — pendant les examens ? Allez, c’est parti. « Figure-toi que l’école a besoin d’anciens élèves pour vous surveiller pendant les épreuves : il n’y a pas assez de professeurs » Je lui fis un petit clin d’œil amusé, quand elle se remit sur la pointe des pieds en me chuchotant à l’oreille « Peu importe remarque, tu ne repartiras pas d'ici sans moi. » J’eus un petit rire plutôt bref avant de la prendre par la main pour descendre les marches et aller récupérer mon sac… « C’est vrai. Mais pour cela… Tu dois réussir tes exams ! » Personnellement… J’avais plutôt bien réussi. Je n’avais jamais eu de grande difficulté ; ce devait être pour cela que les professeurs ne m’appréciaient pas tellement… J’étais l’élève doué et branleur. Il y a de quoi faire des petites crises quand on essaye de transmettre son art !

Je saluais d’un petit sourire les élèves qui n’étaient pas passés l’an dernier, et les quelques camarades de June que je connaissais. Tiens… Où étaient passés Faith et Ethan ? Ils étaient toujours là quand je faisais mes petits COME BACKs… Boh… Les connaissant, ils allaient vite refaire surface, malheureusement. Je reprenais ma valise sur mon bras gauche, le droit étant occupé par une magnifique créature * out *. « On va dans ma chambre ? » Je dis cela sur un ton plus que malicieux. Quand j’étais revenu pour le bal, June n’avait cessé de dire ce genre de choses, la plupart du temps sans le faire exprès. Mais entre nous, nous nous permettions plein de choses : c’est une des sous parties qu’on accorde à la confiance.

Il se tut un instant, m laissant mijoter un petit peu. Je trépignais d'impatience, exactement comme une gamine à qui on aurait promis un bonbon. « Figure-toi que l’école a besoin d’anciens élèves pour vous surveiller pendant les épreuves : il n’y a pas assez de professeurs. » Je l'observais un moment, immobile. Il était sérieux? Je m'esclaffai. « Toi? Nous surveiller? Genre... rester calme et sérieux pendant plusieurs heures de suite. J'ignorais que tu pouvais faire cela toi \o/ » Je lui souriais ensuite. J'étias tellement heureuse là maintenant tout de suite que j’avais du mal à trier mes émotions et à ne pas bouger. Il me tendit sa main et je glissais la mienne dedans. Je m'attachais à son bras alors que nous descendions les marches, pour retourner chercher sa valise.

« C’est vrai. Mais pour cela… Tu dois réussir tes exams ! » Je lui jetais un regard faussement assassin. C'était la meilleure! Si lui les avait réussi, sans rien faire de ses années ici, il n'y avait pas de raison pour que je les rate. Mon humeur était à la moquerie, mais je me retins cette fois ci, me contentant simplement de lui sourire avec un air angélique. Je le vis saluer quelques uns des élèves, et mon sourire s'étira. Je n'aimais pas spécialement m'afficher, mais là, à son bras, un sentiment de fierté s'emparait de moi et j’avais envie de montrer au monde entier que nous étions ensemble. D'ailleurs, le monde entier le savait. Ou en tout cas l'école.

« On va dans ma chambre ? » me dit-il, sans le crier mais sans le chuchoter non plus. Je le regardais, mon sourire refusant de s'effacer même si j’essayais de me forcer. Les quelques élèves autour de nous l'avaient entendu, et ils se regardaient avec de grands yeux. J’en voyais certains qui affichaient une tête perplexe, avec les sourcils froncés. Ils ne pouvaient décidément pas comprendre qu'il s'agissait d'un jeu entre nous. A chaque fois qu'il revenait, j'avais le don de lui lâcher une phrase comme celle ci, sans le faire exprès, et du coup, il me le faisait payer maintenant. Au bout de quelques secondes, je rigolais, surtout à cause de la tête des élèves de première année, tout bonnement SUR LE CUL *_* Me sentant d'humeur joueuse ce matin, je lui répondis, avec un air délicieusement frivole: « Hum... Ca manque un petit peu d'originalité, tu ne crois pas? Autant tester quelque chose de fort, cette fois ci ! » Je crois que cette phrase finit d'achever un groupe d'élèves qui s'éclipsèrent d'un pas plutôt rapide du hall où nous étions. Je retenais un rire prude mais j'en avais bien du mal.

Je n’avais pas parlé très fort, mais disons que j’étais loin d’avoir chuchoté. Devinez un peu ? Je pense que vous avez bon. J’avais vraiment beaucoup de mal à m’empêcher de rire face aux incroyables et innombrables expressions qui nous entouraient. Tous avaient pris au pieds de la lettre ce que je venais de dire à June, et à juste titre… C’était un jeu entre elle et moi, un jeu dont seuls nous, connaissions les règles… règles qui pouvaient changer selon nos humeurs.

En effet, elle avait toujours fait ce genre de gaffe. Elle parlait sans tourner sa langue sept fois dans sa bouche — non pas que je le fasse — et se retrouvait toujours à dire certaines choses qui avaient des doubles sens et la plupart du temps, il s’agissait de doubles sens plutôt pervers. « Hum... Ca manque un petit peu d'originalité, tu ne crois pas? Autant tester quelque chose de fort, cette fois ci ! » Je pouffais dans la barbe que j’aurais eu si je ne m’étais pas rasé ce matin — et oui, je suis un homme, moi — et répondais comme si de rien était, toujours au milieu de tous les élèves « La salle de bain ? Je me vois bien dans la salle de bain des Délégués ? L’accès devrait nous être autorisé… »

La lueur qui brillait dans ses yeux du se transmettre aux miens. Je nous sentais en parfaite connexion : nous étions des êtres sadiques qui s’amusaient à faire tourner les premières années en bourrique ! Les pauvres petits choupinets. Enfin je dis ça... Je ne le pense pas vraiment. On s’est tous fait charrier cette année là, alors chacun son tour mwahahahaha ! Quoi que j’y ai légèrement échappé : dans mes souvenirs, on me trouvait « troooop mignooooon, il sera mon futur copain ». Vœux non réalisé pour la plupart d’entre elles mwéhéhé (j’ai dit plupart AHUM).

Alors que nous commencions à marcher pour libérer le hall, une nouvelle personne que je ne connaissais pas arriva. Si je la remarquai, c’est parce-que tout était fait pour que tout le monde le voie. Je devinais à peu près qui cela pouvait bien être : le fameux Michael. Il était grand (un point), plutôt musclé (un point), il portait bien l’uniforme (un point), Water’s Student : MOINS BIEN. En somme, rien qu’avec ça, je le battais largement. Il continua à s’avancer avec cette démarche quelque peu insupportable, s’arrêtant net en me voyant. J’étais si connu que ça ? ( ;

« Bouh ! » dis-je une fois bien face à lui. Déjà autour de nous se formait un cercle de plusieurs élèves. Cercle qui s’agrandissait au fur et à mesure que les curieux arrivaient. Confiant, et sachant que son souvenir sera sûrement moins puissant que le mien ( OUT XD ), je lui donnais une petite tapote dans le dos « Au cas où tu n’aurais pas remarqué, je suis casé comme on dit. Alors don’t worry, je n’empièterai par sur ton terrain de chasse ! » Je ris un peu, quasiment sûr qu’il utilisait ce vocabulaire avec ses amis quand ils parlaient des « jolies filles de l’école ». Je ne vois pas pourquoi je m’étais inquiété pour ce Michael… Il ne m’arrivait pas à la cheville en essayant de se donner un look cool, mi-bourgeois, mi-racaille.

« Bon, Stevens… Tu veux quoi ? On blablate avec Michael ou on va jouer un peu ? » Même lui eut l’air un peu horrifié par ce que je venais de dire. Je n’avais qu’une envie, riposter qu’il fallait de détendre et arrêter de tout prendre au premier degré… Mais je men empêchais : il était beaucoup plus fun de le laisser se bercer d’illusions.

« La salle de bain ? Je me vois bien dans la salle de bain des Délégués ? L’accès devrait nous être autorisé… » Je me forçais à ne pas m'esclaffer, mais la tentation était grande. Il suffisait qu mon regard se pose à nouveau sur les élèves qui nous entouraient pour que j'en ai envie. Main dans la main, je le regardais, et il attrapa sa valise. Nous nous mettions ensuite à marcher dans le hall. Quant à moi, je regardais autour de moi, laissant Damon me guider à travers les élèves. Un élève apparut devant nous. Un sourire se mit à flotter sur mes lèvres. Damon qui voulait tant rencontrer Michael allait enfin pouvoir le faire. Ce dernier se stoppa net, et j'ai bien cru qu'il allait avaler son chewing-gum. Mon sourire s'accentua un petit peu, alors que Damon lui adressait la parole.

Michael semblait prendre sur lui pour ne pas se liquéfier. Il perdait toute sa constance devant l'ancien élève qu'était Damon. Il m'observa ensuite, puis son regard repartit directement sur l'ancien Night's Student. Michael était un Water's Student. Par conséquent, lui et moi, on s'entendait comme chiens et chat. Je dis cela, mais c'est à peine si je le connaissais. J’avais du lui parler deux fois, et il avait essayé de me charmer. Malheureusement, j’avais résisté, et cela l'avait intrigué. Mais il avait fini par s'en remettre, et aujourd'hui, il était passé à autre chose. « Bon, Stevens… Tu veux quoi ? On blablate avec Michael ou on va jouer un peu ? »

Je caressais la main de Damon avec mes doigts, profitant de sa présence. Michael reprit soudain conscience de ce qu'il se passait. Il m'adressa un regard de défi que je ne compris pas, puis il adressa la parole à Damon: « Pas si vite ! Alors c'est donc toi celui dont tout le monde parle... Je t'imaginais... plus grand. » Je regardais Michael de travers. Euh, il était sérieux là? C'était un petit peu suicidaire de provoquer Damon de cette façon. Je levais les yeux vers mon petit ami en l'observant en silence. Il avait plutôt l'air amusé qu'ennuyé. Du coup, je souris aussi puis dis à Michael. « Crois-moi Michael, tu ne veux pas faire ça. » Il partit d'un rire un peu nerveux, puis me répondis. « Excuse-moi, je t'ai parlé ? » Fronçant les sourcils, je lui rétorquais, le fixant avec des yeux durs. « Si tu as un problème avec Damon, alors tu as un problème avec moi. »

« Comme c'est touchant. » fit une voix dont je ne distinguais pas l'auteur. Je parcourais la foule des yeux, et je remarquais qu'on s'écartait pour laisser passer quelqu'un. L'attroupement fit apparaitre Ethan. Physiquement, il s'était rasé la tête, et il s'habillait comme un gothique à présent. Il avait de profonds cernes. Si on demandait mon avis, j'aurais dit qu'il avait basculé du côté obscur. Faith avait une jupe taille 8 ans, des bottes en cuir et une chemise blanche. Ah oui, j’avais oublié de préciser à Damon qu'il avait changé. Il n'était plus seulement égocentrique, jaloux et ultra possessif. Maintenant, il était en plus inconscient et perturbé.

Il donnait l'impression qu'il avait tourné la page me concernant, et pourtant, il venait toujours me faire chier. Je sentais une colère monter en moi et je serrais un peu plus ma main dans celle de Damon. J'avais envie de l'enflammer sur place, de le cuire et de le livrer aux chiens. De le couper en morceau, de le faire souffrir. Je sentis les doigts de Damon caresser doucement ma main, et cela m'apaisa un peu. « Ethan... Je me disais bien qu'il manquait quelque chose pour que ce tableau soit parfait. » Un rictus maléfique s'afficha sur ses lèvres gercées. « Ah June.. Si j'avais voulu d'une traînée, je t'aurai fait signe. » J'ouvris de grands yeux. Non mais ça va pas? Faith me lança un regard subjectif tout en se tortillant sur place. Quoi, elle essayait encore d’impressionner Damon? Et c'était moi la traînée ?

Je me marrais un peu de voir l’expression totalement dé-con-fite de Michael ! Je veux dire… Le seul qui pouvait rivaliser avec lui — quoi qu’en cherchant bien dans l’école j’étais sûr de trouver mieux — était de retour pour la dernière semaine de cours ! Enfin sûrement pas la sienne. Il avait quel âge… Seize ans ? Dix-sept ans ? Sûrement pas en troisième année. J’en avais quasiment vingt, j’avais passé mon examen sans rien faire, et j’avais de l’expérience sur le terrain. Autant dire que j’avais une grande avance ! « Pas si vite ! » me répondit-il avant June. De quoi il se mêle déjà, lui ? Je ne pense pas que mes paroles s’adressaient à lui. « Alors c'est donc toi celui dont tout le monde parle... Je t'imaginais... plus grand » Je passais ma langue sur mes lèvres, discrètement. Après mon petit raisonnement quand à l’équivalence de nos forces, je ne pouvais qu’être amusé par sa prétention. Il désirait donc me provoquer… Un suicidaire.

« Crois-moi Michael, tu ne veux pas faire ça » Je serrais la main de June, ne voulant paaaas du tout qu’elle s’en mêle. « Excuse-moi, j’t’ai parlé ? » Je levais les yeux au ciel. S’attaquer à moi, c’est s’attaquer à June ; s’attaquer à June, c’est s’attaquer à moi. « Si tu as un problème avec Damon, alors tu as un problème avec moi » Je la regardais avec des yeux ronds : y avait des cours de télépathie maintenant ? O_O

« Comme c’est touchant » Je reconnaitrais cette voix d’entre mille : Ethan. Je relevais la tête et dirigeais mon regard vers le lieu d’où semblait provenir la voix. J’avais raison… Sauf que j’ai eu un peu de mal à le reconnaître. Quand j’avais quitté l’école, il était un garçon d’un peu mon style, vestimentairement parlant — je sais, ça ne se dit pas, mais je ne m’appellerai pas Damon Stewart si je n’inventais pas mes propres mots. De UN, il s’était rasé le crâne, pluuuus un cheveux. De DEUX, il était touuuut de noir vêtu, avec des chaînes, etc. Un vrai… gothique ? De TROIS, il avait une gueule de dé-té-rré ; je paris trente euros — ouais, ouais, trente euros — qu’il se shoote discret dans les dortoirs ou dans les vestiaires ! Faith arriva derrière. Un mot pour la décrire : une pute.

Pourquoi est-ce qu’ils ne sortaient pas ensemble ces deux là, plutôt que de venir me casser les coucougnettes avec Stevens ?! Ce que c’était agaçant… Je voulais bien m’amuser avec Michael mais eux allaient me gâcher ma journée. « Ethan... Je me disais bien qu'il manquait quelque chose pour que ce tableau soit parfait » Je n’en pensais pas moins… Gardant toujours le silence — pour faire une entrée de choc dans la conversation /SBAF/ — je continuais à balancer mon regard de l’une aux autres. « Ah June... Si j'avais voulu d'une traînée, je t'aurai fait signe » — « Ah la la, bien fait pour sa gueule à la p’tite poufiasse » Je tendais l’oreille. Pardon ? « Ah Faith… Si j’avais voulu d’une traînée à deux balles, je t’aurai fait signe. Mais je préfère l’édition Deluxe » Ton froid, regard jeté à la concerné, puis à celui dont j’avais repris l’expression. Un point pour la Dream Team que nous étions héhéhé

« On est trois, vous êtes deux. Vous n’avez aucune chance » Michael avait reparu dans mon champ de vision. « Oh ! Excuse-moi poupée. Je t’avais oublié(e XD) » Je créais une boule d’énergie pas très très puissante, et la lançais sur le garçon qui tomba et roula sur environ un mètre et demi - deux mètres. « Pardonne-moi, tu disais quoi ? Si j’ai bien entendu, je pense que tu as raison. Deux contre deux c’est plutôt bien » Je me retournais vers Ethan et Faith. Bien, bien… « Quoi que si j’envoie bouler de l’énergie sur ses bottes aux talons dodici, ce sera du un contre deux… »