Chapter I: Born as a dove...
Livia, va me chercher le coq là-bas s'il te plait. La petite fille fit volte face et se leva précipitamment. Elle avait trouvé grand intérêt au sol subitement, regardant l'agitation du marché à Rome, ce jour là. Les gens allaient, venaient, si bien qu'on ne savait pas s'ils allaient au marché parce qu'ils cherchaient quelque chose ou non. Mais peu lui importait. Livia aimait l'agitation, le son des pas, des bêtes, des paroles, des cris. Cela rendait la ville plus vivante, et encore plus dangereuse. Se levant, elle se retira dans l'arrière boutique de son père vendeur de coqs, et se mit en quête du petit chenapan qui s'était échappé. Elle se baissa, regardant sous une table, n'y trouvant rien. Un bruit attira son attention et un large sourire s'inscrivit sur son visage. Te voilà! cria-t-elle en se jetant sur l'animal qui poussa de petits cris stridents. Elle se détourna ensuite pour retourner auprès de son père, lui tendant le coq apeuré. Elle leva ensuite les yeux vers ses interlocuteurs. Ils étaient trois, vêtus d'une façon étrange. Ils semblaient être de ceux qui faisaient respecter l'ordre ici. Son père leur montra le coq qui se débattait toujours, criant à qui voulait bien l'entendre. Un frisson parcourut l'échine de Livia, comme un mauvais présage. C'est ce que tu appelles un bien, marchant? L'un laissa échapper un rire, et la seconde suivante, son père était à terre, et le coq partit. Il se faisait rouer de coups par deux soldats, tandis que le troisième regardait la scène. Restez dans votre trou, bande de vermines. Finit-il par dire, avant de tourner le dos. Livia se précipita vers son père, s'agenouillant à ses côtés. Sentant soudain la rage lui monter aux joues, elle prit la parole, contrôlant à peine sa voix. Pourquoi ne vous êtes-vous pas défendu, père? Ils ne peuvent pas nous traiter comme ça. Il la calma, se redressant en soufflant. Son père la regarda dans les yeux, et il prit sa tête entre ses mains. Ne fais jamais quelque chose que tu n'es pas sûre de pouvoir achever, ma fille.

Chapter II: ... tainted with blood...
Livia avait quitté tard les champs ce soir là. Un nouvel arrivage de coqs avait demandé son attention, comme son père le lui avait demandé. Elle nourrissait un peu plus d'ambition que reprendre le commerce familial, mais pour l'instant, elle ne pouvait ni en rêver, ni même y penser. Son père vieillissait, et l'honneur demandait à ce qu'elle l'aide jusqu'à sa mort. Ensuite, elle serait libre de faire ses choix. La nuit était tombée sur la cité de Rome, rendant la moindre ruelle menaçante de son voile d'obscurité. Un groupe d'individus inquiétant se présenta devant elle, mais par chance, elle eut le temps de pivoter à gauche, dans une ruelle pour leur échapper. La garde était là pour beaucoup de choses oui, mais pas pour protéger le peuple. Les Condotierri le pourraient eux, si leur vocation n'était pas aussi ténébreuse. Ces hommes là travaillaient dans l'ombre, Micheletto le lui avait un jour révélé. Il était un ami de la famille depuis quelques années, même si Livia ne savait pas comment c'était arrivé. C'était un homme d'honneur, qui jurait pas quelque chose de plus grand que l'argent ou la vie. Livia l'admirait beaucoup pour cela. Elle aurait aimé avoir ne serait-ce que la moitié de sa force. Au détour d'un virage, ils apparurent. Un groupe de quatre hommes, appuyés contre les murs de pierre. Livia se stoppa, croyant tout d'abord qu'ils ne l'avaient pas remarquée. Mais sa bonne étoile ne semblait pas de la partie. Livia resserra sa main sur le couteau de cuisine de son père lui avait confié. Restant immobile, elle se contenta d'observer les hommes s'approcher. Qu'est-ce qu'on a là les gars? Un joli morceau, hmm? L'un se mit à rire et ses dents étincelèrent dans la lumière de la lune. L'un approcha sa main du visage de Livia. En un mouvement, elle avait dégainé le couteau et lui pressait contre la gorge. Touche moi et tu le regretteras. La menace en fit siffler un, tandis que l'homme menacé leva simplement les bras, avant de claquer la langue. Les trois autres se jetèrent sur moi. Livia se débattit, réussit même à en toucher un au visage avec le couteau effilé qui se recula en titubant. Malheureusement, ils étaient trop. L'un la jeta sur le sol, lui bloquant la respiration tandis qu'un deuxième la tenait fermement par les poignets. Se débattant toujours, elle se mit à crier, avant de cracher sur l'homme qui se tenait au dessus d'elle. Il lui retourna une gifle en réponse, ce qui l'assomma un peu. Le goût de fer du sang lui donna l'envie de vomir et l'empêcha de crier. Elle se débattait toujours tandis que l'homme commençait à déchirer ses jupons. Il se libéra de ses chausses avant de commencer son affaire. Heureusement pour Livia, un bruit l'interrompit, bruit qui dissuada les autres hommes de passer à leur tour. La laissant là, ils détalèrent comme si les feux de l'enfer les avaient rattrapés. Et Livia se redressa péniblement. Les larmes étaient là, sans qu'elle n'ait pu les contrôler, mais étonnement, elle n'était pas triste. Elle était en colère. Et sa rage allait lui permettre de s'en remettre.

Chapter III: ... now faithful to her new master.